Conseils de lecture

10,40
Conseillé par (Libraire)
9 juin 2020

"Toutes les vagues de l'océan" de Victor del Arbol chez Actes Sud, retrace une partie du vingtième siècle à travers le parcours d'une famille prise dans le bouleversement des dictatures en Allemagne, en Espagne et en URSS. J'y retrouve cette écriture et la force d'un grand roman noir qui me pose la question essentielle de lien entre l'individu et l'Histoire. A savoir, qui de l'Homme ou de l'Histoire fait l'autre? Est-ce le poids des évènements historiques qui détermine les actes de chacun ou bien est-ce le choix des actes de l'individu qui façonne l'Histoire collective?
Je retrouve dans ce texte toute la puissance de ce que j'attends d'un grand roman noir, la lecture sensible et presque charnelle de faits sociaux et politiques d'une période. Et me demandant toujours et encore, que dira-t-on de ce 21ème siècle que nous sommes en train de vivre et de tisser, comment sera-t-il vu et décortiqué? Quel est mon/nôtre rôle? Et d'être ainsi renforcée dans l'idée que nous devons nous battre pour le rendre meilleur...

Nadège L.


19,30
Conseillé par (Libraire)
9 juin 2020

J'entends les merles chanter de joie dans les arbres trempés au fond de mon jardin. Voilà quelques jours qu'il pleut et cette ambiance me fait choisir ,dans les rayonnages de ma bibliothèque, un recueil de poésie chinoise : "le poêle et le poète et autres plaisirs poétiques de l'hiver" (aux excellentes éditions Moundarren).
J'ai soudain envie de lire ces poètes chinois qui, autour de l'an 700, vivaient très loin dans les montagnes et savaient vivre de peu et s'émerveiller d'un rien.

Tenez, écoutez ça :

le vent et la pluie

le vent et la pluie n'ont pas cessé trois jours durant
le vieillard décrépit ne sort pas de sa chambre
pour me distraire je jouis de mes livres
avec le monde nous nous sommes déjà oubliés
je décortique des châtaignes, après le givre elles sont bien plus grosses
je frotte une orange, avec la rosée elle est plus parfumée
sur le poêle en terre chauffe un peu de vin
tout cela suffit à consoler ma solitude

Lu Yu ( 733-804)

Frédéric L.


6,40
Conseillé par (Libraire)
9 juin 2020

A

Tourner en rond. Scruter les tranches des livres de sa bibliothèque. Hésiter. Attendre. Tourner en rond. Sortir. Prendre l'air. Avoir une heure pour s'asseoir le long du Tarn, observer une spatule blanche arpenter l'écluse du Sapiacou sous les yeux de deux goélands. Se dire que le héron n'était pas ce jour-ci au rendez-vous. Rentrer. Attraper « Ici ça va » de Thomas Vinau. L'ouvrir au hasard. Lire.

S'y sentir bien, chez soi, à la maison. Relire. S'y replonger. Avoir envie de partager.
Voir plus loin que la fenêtre. L'élargir. Même si dehors a le petit goût âcre de l'incertitude. Avoir envie de préparer les jardinières pour les aromatiques, de nettoyer le moulin à café de mes grands-parents, de le remercier pour les dizaines d'années de bons et loyaux services matinaux en lustrant son bois. Huile d'olive et citron.

Un couple s'installe à la campagne dans une maison de famille abandonnée, l'homme a besoin de se reconstruire. Débarrasser, rénover, défricher, planter. Vivre au rythme de la lumière, des saisons, de la terre, du ciel, de la rivière toute proche. La prose épurée et poétique de Thomas Vinau dit les absences, la fragilité, et petit à petit la réconciliation, la renaissance : ce moment où on commence à nouveau à croire à demain.
Je vous invite vivement à découvrir l'univers et l'écriture de Thomas Vinau, soit avec ce roman ou un de ses nombreux recueils de poésie.

Aude S.


12,50
Conseillé par (Libraire)
9 juin 2020

Nous sommes le 19 avril. Par ma fenêtre, j'aperçois le ciel bas et hésitant, comme si le printemps m'appelait mais que l'hiver me tirait encore par la manche.
Après plus d'un mois de confinement, j'ai le cœur lourd, même si l'incroyable élan de solidarité qui anime nos amis et clients me réchauffe. Alors que mes lectures sont parcellaires et entrecoupées par le rythme étrange qu'ont pris nos vies, je me suis demandé quelle chose secrète et intérieure je pouvais partager avec vous.
Ce livre, vous l'avez peut-être vu à la librairie avec un timide mot de ma main, c'est celui de Tatsuo Hori. "Le vent se lève" est la seule œuvre de cet auteur traduite en France. Hautement poétique, belle à tirer les larmes, elle nous conte l'histoire de ce jeune homme dont la fiancée part soigner ses poumons dans un sanatorium des Alpes japonaises.
L'accompagnant dans son séjour, l'écrivain s'attache à décrire leur amour réciproque. Mais l'ombre de la mort est là. Plus tard, il revient dans le village de montagne où il l'a connue, et entame sa reconstruction.
Grand connaisseur de la littérature européenne, Tatsuo Hori a traduit Apollinaire et contribué à faire connaître André Gide et Rainer Maria Rilke au Japon. Il nous livre ici un récit personnel, empreint de cette grande solitude que nous connaissons tous face à la maladie ou la mort. Comme l'a dit Paul Valéry, "le vent se lève, il faut tenter de vivre."

Aurélien V.


Les plateaux d'Astariul

Tome 4

Glénat BD

15,50
Conseillé par (Libraire)
9 juin 2020

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de l’excellente saga « La quête d’Ewilan » et « Les mondes d’Ewilan » par Pierre Bottero, (encore).
Cette saga, en trois tomes pour « La quête d’Ewilan » et trois autres pour la suite « Les mondes d’Ewilan » a bercé mon enfance et mon adolescence, oui je les ai lus et relus, au point que là, quand je vous en parle, j’ai l’impression de parler de vieux potes d’enfance. 😛
Camille est une adolescente, à première vue banale, à l’exception de ses deux grands yeux violets et, ah oui, aussi, lorsqu’elle pense à quelque chose assez fort, ça apparaît comme par magie, bien réel. Mais ce n’est pas si simple, Camille va vite découvrir que le monde qu’elle connaît, n’est pas le monde où elle est née, et avec Salim son meilleur ami, elle va entamer une quête longue et dangereuse pour retrouver les traces de son passé, dans l’autre monde ! À Gwendalavir, elle rencontrera des amis précieux, des ennemis redoutables, elle apprendra à maîtriser son « dessin », son don, si précieux et bien plus puissant que se qu’elle imaginait.
Je n’en dit pas plus, au cas où certains se lanceraient dans l’aventure, j’ajouterais juste que cette histoire, est une des plus belle que j’ai pu lire, avec des personnages attachants, des rebondissements inattendus, et avec un peu d’imagination, des paysages merveilleux !

Mention spéciale pour Aurélien Vines, qui presque 16 ans après ma première lecture de « La quête d’Ewilan », m’a fait découvrir les bandes dessinées et a illuminé ma journée.

Aurélie F.