Fechamos : nos fechamos : on ferme ! Le gardien traverse une dernière fois les différentes pièces du musée, avec sa cloche pour annoncer la fermeture imminente du musée. Oui mais une bien triste fermeture puisqu’elle est définitive. Le musée n’intéresse plus qu’une petite poignée de visiteurs, tous passionnés.
Gilles Baum et Régis Lejonc ont voulu rendre hommage à leur manière, au Musée national du Brésil à Rio de Janeiro, celui-ci a entièrement brûlé le 2 septembre 2018. La perte du patrimoine historique et culturel a été considérable pour le Brésil : 20 millions d’objets sont ainsi partis en fumée. Le gardien du musée s’appelle Edson Arantes en l’honneur de Pelé. Les auteurs ont imaginé une fin moins tragique et pleine d’espoir.

L’ours Kintsugi a l’habitude de se pencher au bord de la montagne, pour que tout le monde puisse l’admirer. Mais un jour, il tombe de la falaise et se retrouve au beau milieu d’un parterre de roses roses qui lui lacèrent. Il se baigne dans la rivière pour enlever ce sang rouge rouge, il saigne tellement que le sang forme comme des serpents qui tout au long de la rivière finissent par arriver dans un lac où des femmes font la lessive.
Une petite fille en train de se baigner dans le lac, rencontre ces serpents qui lui explique d’où ils viennent. La petite fille prend son baluchon et sa petite poupée aux cheveux d’or et remonte la rivière jusqu’à une clairière où elle trouve l’ours ensanglanté. Voyant que ses plaies sont profondes, elle décide de recoudre la peau de l’ours avec les cheveux d’or de sa poupée.
L’ours est fâché et se trouve laid avec tous ces fils sur le corps. La petite fille lui explique qu’elle n’a jamais rien vu d’aussi beau et lui dit qu’il est un ours-bijou, un ours précieux.

Cette histoire est inspirée du kintsugi ou kintsukuroi, une méthode japonaise de réparation de porcelaine ou de céramique brisée, avec une laque saupoudrée d’or. Ce nouvel objet ainsi réparé prend encore plus de valeur
La technique tient d’une philosophie qui prend en compte l’existence de l’objet: son histoire, son passé, ses brisures et ses accidents. Il ne faut pas cacher les réparations, au contraire il faut les montrer, il en aura encore plus de valeur.

Un grand album sans texte, tout en noir et blanc.
Deux personnages, un humain et une sorte de super-héros vont plier une feuille pour en faire un minuscule bateau qui va voyager sur la mer immense, tout autour du monde et nous faire voir des créatures marines fantasmagoriques, une végétation luxuriante mais aussi le côté sombre de la mer : la pêche à outrance, les forages de pétrole. A chacun de s’inventer sa propre histoire, avec les mille détails de chaque dessin. L’auteur aurait mis 5 ans pour faire cet album.

L’auteur met en scène un enfant, une taupe gourmande, un renard méfiant car il a déjà beaucoup souffert et un cheval plein de sagesse pour parler de l’amour, de l’amitié, du courage, de la peur du monde, de ses peurs d’aller de l’avant, du besoin de vivre le moment présent, bref de la vie.
Le texte écrit à l’encre de chine avec une calligraphie à l’ancienne, est fait de petits aphorismes mais dit avec tellement de tendresse, d’attention pour la parole de l’autre. Des petits bouts de conversation à méditer.
Les illustrations sont également à l’encre de chine, relevées ci et là de magnifiques aquarelles
Charlie Mackenzie est dessinateur, illustrateur, il peint et a semble-t-il beaucoup voyagé de par le monde.
- Quand as-tu été le plus fort ? demanda l'enfant.
- Quand j'ai osé montrer ma faiblesse, dit le cheval.
- Quelle est la chose la plus courageuse que tu aies jamais dite ? demanda l’enfant- J’ai besoin d’aide, dit le cheval
- On attend souvent que les autres soient gentils avec nous mais qu’est-ce qu’on attend pour être gentil avec soi-même, dit la taupe

Déjà 4 albums avec cette petite souris :
Lindbergh, la fabuleuse aventure d’une souris volante.
Avec Armstrong, elle va voyager jusqu’à la lune et
avec Edison, elle plongera au fond de l’océan.
Cette fois, la petite souris veut se rendre à la grande fête du fromage à Berne en Suisse. Grâce à son éphéméride, elle décompte les jours mais elle arrivera un jour trop tard, quand la fête sera finie. Elle va vouloir remonter le temps et invente pour cela une machine qui malheureusement l’amène trop loin dans le temps : en 1905 quand Einstein a commencé à travailler à l’Office des Brevets. Et qu’il n’a pas encore développé sa théorie de la relativité du temps et de l’espace.
A la fin du livre, quelques pages sur la vie du scientifique Prix Nobel et des explications sur la relativité.