Le Roman de Tristan et Iseut

Joseph Bédier

Folio

  • Conseillé par
    15 novembre 2012

    «Ni vous sans moi, ni moi sans vous.»

    C’est la version du médiéviste Joseph Bédier que j’ai lue.
    C’est celle que je vous conseille de lire. Elle fait référence.
    Histoire reconstituée, ré-écrite, en prose fidèle, à partir de fragments, de versions, de traditions orales, d’iconographies...
    Des fragments de Thomas (3000 vers, bon courage !), de «l’estoire» de Béroul (4500 vers, bon courage, bis !), de Berne ou de Marie de France.
    A partir de l’imaginaire médiéval du XIIème siècle transmis de troubadours en trouvères...du bouche à bouche, quoi.

    L’histoire tragique d’un couple contraint à un amour coupable, impuissant à maîtriser ses pulsions du désir, c’est pas beau ça, waouh !

    Cela se passe dans les Cornouailles.
    Y’a des forêts magiques, des dragons, des lépreux, des traites, des pièges, des ruses, des combats, des nains, des méchants vassaux, des magiciens...ça n’arrête pas une seconde !

    C’est un texte fondateur de notre culture amoureuse, esthétique.
    Tristan et Yseut, Roméo et Juliette, ah, l’amour, quant tu nous tiens...

    En résumé, mais je vous préviens tout de suite, je ne vais pas tout vous raconter, faut bien que vous y mettiez du vôtre, à lire un peu, non ?

    Tristan est beau gosse, courageux, fort et en plus il sait jouer merveilleusement de la harpe.
    Son nom est Tristan car dans Tristan, il y a triste.
    Sa mère meurt à sa naissance et son père est chassé de son trône.
    Une enfance difficile, donc.
    «Triste j’accouche...tu es venu sur terre par tristesse, tu auras nom de Tristan.» Sa mère l’embrasse et elle meurt.

    Il est le neveu du roi des Cornouailles, Marc.
    Tristan libère le pays d’un terrible géant nommé Morholt.
    Pendant le combat, il se blesse.
    C’est Yseut, la belle blonde fatale qui va le soigner, aidée par sa mère un peu magicienne.
    Le roi Marc est célibataire et comme y’avait pas Meetic à cette époque, il lance un appel. Il jure de se marier avec la femme dont un cheveu blond (plus fin que fil de soie, brillant et lumineux comme un rayon de soleil) a été déposé, sur sa fenêtre, par une hirondelle féérique.
    Cette belle blonde fatale, c’est Yseut, vous l’aviez déjà deviné.
    Tristan, qui la connait (souvenez-vous, c’était son infirmière), promet de la retrouver pour satisfaire son oncle.
    Tristan est alors dévoué et pas amoureux pour un sou de la belle blonde fatale Yseut.
    Sur le parcours, semé d’embûches (cela va de soi), il va trucider un dragon et boire un coup de philtre d’amour avec Yseut.
    Ils avaient soif et voilà que la servante Brangien fait une grosse, grosse bourde. Elle leur sert un petit coup de philtre.
    Ce philtre, amoureusement mijoté par la mère d’Yseut, était destiné à Marc et Yseut.
    Date de validité du produit : trois ans.
    Grosse, grosse bourde qu’elle a fait la Brangien.
    Le roi Marc ne va pas trop apprécier...je vous dis pas.
    Bon, je vous raconte pas la fin mais sachez que les histoires d’amour finissent mal...en général...

    Un texte magnifique qui va nourrir une bonne partie de notre littérature.

    «Ceux qui en boiront ensemble s’aimeront de tous leur sens et de toute leur pensée, à toujours, dans la vie et dans la mort.»