Un esprit si craintif
EAN13
9782246624998
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
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Un esprit si craintif

Grasset

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Jean Borie a soixante-dix ans. Il a eu, comme il l'écrit drôlement, «
l'occasion d'émigrer aux Etats-Unis, de traverser plusieurs fois la Beauce et
de se réfugier en Suisse ». Il a déjà publié chez Grasset : Huysmans, le
diable, le célibataire et Dieu (1987), Frédéric et les amis des hommes,
présentation de l'Education sentimentale (1990), Archéologie de la modernité
(1999). Le livre : Il s'agit d'un roman étrange, autobiographique, grinçant,
drolatique et sarcastique. Son auteur a beaucoup lu, il est très savant et il
se plaît, dans cette tentative d'autofiction, à tourner son érudition en
dérision. Cet « esprit si craintif... », c'est donc « les mots » d'un
célibataire désespéré mais pas triste. Et il faut entrer dans ce livre avec
ironie, car tout y est piégé... Louis, le héros, a soixante-cinq ans et, au
soir de sa vie, il raconte les épisodes mémorables de son existence. Or, que
peut-il bien y avoir de mémorable dans l'existence d'un professeur à qui il
n'est (presque) rien arrivé ? En y réfléchissant bien, Louis s'avise cependant
qu'il a eu une passion dans sa vie, et cette passion, c'est la peur. Oui, la
peur, avec son cortège de lâchetés, de compromis, d'humiliations... Devenu
mémorialiste de lui-même, Louis décrit donc les ravages de cette peur dans ses
faits et gestes passés. Il en profite pour écrire, en se moquant, ses nombreux
voyages dans les mondes anglo-saxons où la peur, dit-il, est « moins méprisée
que dans nos séjours latins ».... En dépit de son médiocre bilan existentiel,
Louis n'est pourtant pas mécontent de lui. Pour un peu, il se prendrait même
pour un personnage historique, représentatif d'une époque et pourvu, par le
destin, d'une vie presque normale. Comme un autre Barnabooth, le héros de
Larbaud, Louis profite du livre qu'il se consacre à lui-même pour passer en
fraude au lecteur un échantillon de ses oeuvres littéraires virtuelles, qui
sont d'un genre indéfinissable où se mêlent le lyrisme, la parodie et le
bizarre. On sort de ce roman déconcerté et souriant. Comme si la dérision - et
l'autodérision - était le meilleur viatique pour qui veut traverser la vie en
se consolant de n'y laisser aucune trace...
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