Les araignées du soir
EAN13
9782260020561
Éditeur
Julliard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les araignées du soir

Julliard

Indisponible
Victor aime Véra, mais Véra, elle, aime Nigel, lui-même, marié avec
Violette...
Dans ce chassé-croisé amoureux où la jalousie des uns tente de contrer le
bonheur des autres, se dessine un conte moral, âpre et cruel, écrit d'une
plume tout en finesse.

Depuis l'âge de douze ans, Victor aime Véra, avec patience, avec
détermination, certain d'incarner l'image solide du chevalier qui protégera sa
belle de toutes les avanies. Parce qu'elle a fait de lui son inséparable et
unique confident, il s'est imaginé qu'elle serait à lui un jour, pour
toujours. Mais Victor et Véra ont grandi. Huit ans plus tard, Véra est une
jeune femme qui attend l'aventure comme on cherche à reprendre son souffle :
avec espoir, avec fièvre. Un jour, l'aventure frappe enfin à sa porte sous les
traits de Nigel, un écrivain anglais de vingt ans son aîné et marié de
surcroît. Véra en tombe follement amoureuse. Quoi de plus humiliant pour
Victor que de se voir soudain relégué au second rôle ? La femme de Nigel,
Violette, a elle aussi bien du mal à supporter le coup de foudre de son mari
pour une gamine surgie de nulle part. Alors qu'ils n'étaient qu'amour et
dévouement pour l'élu de leur cœur, Victor et Violette découvrent au fond d
'eux-mêmes des sentiments aussi sombres que troublants : le dépit, le
ressentiment, et leur inséparable corollaire : la haine. Chacun dans leur
coin, ils vont ourdir une vengeance qui sera, pour l'un, mesquine et
dégradante, pour l'autre, folle et démesurée, mais sans doute plus salvatrice
qu'elle n'y paraît.
Jusqu'où peut bien conduire le désespoir amoureux ? Dans cette fable intense
et lapidaire, quatre personnages, fragiles et un brin mélancoliques, se
succèdent dans une ronde où le monologue de chacun recompose un pan de cette
histoire qui les relie les uns aux autres. Elsa Flageul y dépeint l'empreinte
indélébile des amours de jeunesse, l'amertume du délaissement, puis les
conséquences d'une jalousie incontrôlable. Mais avec beaucoup de sagacité,
c'est aussi la poursuite du bonheur qu'elle sonde, montrant ses inévitables
victimes collatérales, ces blessures irrémédiables infligées à ceux qu'on
sacrifie. Comme dans la vie réelle, ici personne n'est innocent. Chacun doit
prendre sa part de cruauté, assumer la violence de ses actes. En témoigne le
climax du récit, qu'il ne faut surtout pas dévoiler...
Si la délicatesse du style contraste avec la véhémence des sentiments, comme
pour mieux les mettre en valeur, on retrouve dans Les Araignées du soir ce ton
singulier de l'auteure mêlant fraîcheur et gravité de l'enfance. Avec ce sens
inné du rythme de la phrase, sa ponctuation originale, l'apparente simplicité
de sa prose en réalité très maîtrisée, et cette élégance de ne jamais peser,
Elsa Flageul prouve ici encore son grand talent de styliste. Sa petite musique
a un charme fou.
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