- EAN13
- 9782849903469
- Éditeur
- EDITIONS DES EQUATEURS
- Date de publication
- 28/05/2015
- Collection
- Histoire de France
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Histoire de France (Tome 3) - Philippe Le Bel, Charles V
Jules Michelet
Editions Des Equateurs
Histoire de France
Philippe-le-Bel avait été élevé par un dominicain. Il avait pour confesseur un
dominicain. Longtemps ces moines avaient été amis des Templiers, au point même
qu'ils s'étaient engagés à solliciter de chaque mourant qu'ils confesseraient
un legs pour le Temple. Mais peu à peu les deux ordres étaient devenus rivaux.
Les dominicains avaient un ordre militaire à eux, les Cavalieri Gaudenti, qui
ne prit pas grand essor. A cette rivalité accidentelle il faut ajouter une
cause fondamentale de haine. Les Templiers étaient nobles ; les dominicains,
les Mendiants, étaient en grande partie roturiers (. ). Dans les Mendiants,
comme dans les légistes conseillers de Philippe-le-Bel, il y avait contre les
nobles, les hommes d'armes, les chevaliers, un fonds commun de malveillance,
un levain de haine niveleuse. Les légistes devaient haïr les Templiers comme
moines ; les dominicains les détestaient comme gens d'armes, comme moines
mondains, qui réunissaient les profits de la sainteté et l'orgueil de la vie
militaire. (. ) Le coup ne fut pas imprévu, comme on l'a dit. Les Templiers
eurent le temps de le voir venir. Mais l'orgueil les perdit ; ils crurent
toujours qu'on n'oserait.
dominicain. Longtemps ces moines avaient été amis des Templiers, au point même
qu'ils s'étaient engagés à solliciter de chaque mourant qu'ils confesseraient
un legs pour le Temple. Mais peu à peu les deux ordres étaient devenus rivaux.
Les dominicains avaient un ordre militaire à eux, les Cavalieri Gaudenti, qui
ne prit pas grand essor. A cette rivalité accidentelle il faut ajouter une
cause fondamentale de haine. Les Templiers étaient nobles ; les dominicains,
les Mendiants, étaient en grande partie roturiers (. ). Dans les Mendiants,
comme dans les légistes conseillers de Philippe-le-Bel, il y avait contre les
nobles, les hommes d'armes, les chevaliers, un fonds commun de malveillance,
un levain de haine niveleuse. Les légistes devaient haïr les Templiers comme
moines ; les dominicains les détestaient comme gens d'armes, comme moines
mondains, qui réunissaient les profits de la sainteté et l'orgueil de la vie
militaire. (. ) Le coup ne fut pas imprévu, comme on l'a dit. Les Templiers
eurent le temps de le voir venir. Mais l'orgueil les perdit ; ils crurent
toujours qu'on n'oserait.
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