- EAN13
- 9791035102326
- Éditeur
- Publications de la Sorbonne
- Date de publication
- 25/06/2019
- Collection
- Histoire ancienne et médiévale
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Le manuscrit perdu à Strasbourg
Enquête sur l'œuvre scientifique de Hildegarde
Laurence Moulinier
Publications de la Sorbonne
Histoire ancienne et médiévale
Connue de longue date pour ses visions, l'abbesse allemande Hildegarde de
Bingen (1098-1179) a conquis ces dernières années un public de plus en plus
large grâce à deux autres de ses dons. Cette bénédictine géniale, dont la
longue vie fut particulièrement active, s'essaya en effet avec autant de
succès à la musique et à la médecine, domaines dans lesquels peu de femmes ont
laissé leur nom. Ses chants liturgiques (dont elle composa elle-même le texte
et la musique) ont été conservés dans des manuscrits contemporains de leur
auteur, et sont abondamment joués et enregistrés. Sa science naturelle en
revanche, si elle séduit un nombre toujours croissant d'adeptes en quête
d'alternatives à la médecine traditionnelle, ne présente pas les mêmes
garanties de fiabilité : les préceptes médicaux de Hildegarde, que le public
redécouvre aujourd'hui avec enthousiasme, nous ont été transmis par des
manuscrits tardifs, et donc susceptibles d'avoir subi bon nombre de
modifications. Les écrits scientifiques qu'elle conçut et rédigea se
confondent-ils réellement avec ceux qui nous sont parvenus ? L'édition qu'on
en donna à la Renaissance à Strasbourg fut-elle établie d'après un manuscrit
aujourd'hui disparu, ou est-elle une belle infidèle ? Et si l'étonnant savoir
naturaliste de Hildegarde est bien le sien, d'où cette moniale prétendûment
inculte tenait-elle ces connaissances ? Autant de questions que l'auteur a
tenté de résoudre en prenant ces traités médicaux en filature à travers les
siècles : les résultats de l'enquête forment le récit des aventures et des
avatars d'un oiseau rare, une œuvre scientifique composée par une femme hors
du com¬mun dans l'Occident du XIIe siècle.
Bingen (1098-1179) a conquis ces dernières années un public de plus en plus
large grâce à deux autres de ses dons. Cette bénédictine géniale, dont la
longue vie fut particulièrement active, s'essaya en effet avec autant de
succès à la musique et à la médecine, domaines dans lesquels peu de femmes ont
laissé leur nom. Ses chants liturgiques (dont elle composa elle-même le texte
et la musique) ont été conservés dans des manuscrits contemporains de leur
auteur, et sont abondamment joués et enregistrés. Sa science naturelle en
revanche, si elle séduit un nombre toujours croissant d'adeptes en quête
d'alternatives à la médecine traditionnelle, ne présente pas les mêmes
garanties de fiabilité : les préceptes médicaux de Hildegarde, que le public
redécouvre aujourd'hui avec enthousiasme, nous ont été transmis par des
manuscrits tardifs, et donc susceptibles d'avoir subi bon nombre de
modifications. Les écrits scientifiques qu'elle conçut et rédigea se
confondent-ils réellement avec ceux qui nous sont parvenus ? L'édition qu'on
en donna à la Renaissance à Strasbourg fut-elle établie d'après un manuscrit
aujourd'hui disparu, ou est-elle une belle infidèle ? Et si l'étonnant savoir
naturaliste de Hildegarde est bien le sien, d'où cette moniale prétendûment
inculte tenait-elle ces connaissances ? Autant de questions que l'auteur a
tenté de résoudre en prenant ces traités médicaux en filature à travers les
siècles : les résultats de l'enquête forment le récit des aventures et des
avatars d'un oiseau rare, une œuvre scientifique composée par une femme hors
du com¬mun dans l'Occident du XIIe siècle.
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